Bataille financière entre veolia et suez
Ces derniers jours une bataille financière se joue
entre veolia et suez pour le leadership de la gestion de l’eau et des déchets.
Véolia promet même, si son OPA réussit, de revendre dans la foulée la
distribution et l’assainissement de l’EAU
à Méridiam, entreprise championne des Partenariats-Publics-Privés,
partenariat dans lequel le public est toujours perdant.
Concernant la gestion d’un bien vital, à fortiori dans cette période critique où le réchauffement climatique produit ses terribles effets, nous ne nous pouvons que nous offusquer de ce jeu financier sur l’eau dont les usagers risquent de faire les frais.
Déjà en plaidant auprès des parlementaires pour une augmentation de 40% du prix de l’eau, Véolia Eau France se comporte mal vis-à-vis des usagers (Frédéric Van Heems, directeur général de Veolia Eau France)
Cette
vision de la gestion de l’eau ne visant qu’à la satisfaction des actionnaires
est loin de l’intérêt des citoyens et citoyennes, usagers de l’eau.
A la lecture de ces événements, nous ne pouvons que
rappeler notre revendication d’une véritable Régie Publique avec participation
des citoyens et des salariés pour la gestion de l’eau de la Mel.
Quelle position prendra la Mel, première concernée par
la distribution et l’assainissement attribué pour l’instant à Véolia ? Cette
entreprise dévoile en l’espèce son vrai visage.
Elus de la Mel, êtes-vous sûrs d’avoir finalement fait
le bon choix en optant pour veolia plutôt que pour une régie publique ?
Pour le Collectif Eau pour une Régie publique de l’eau
et les premiers m3 gratuits.
Pierre-Yves Pira
https://eau-iledefrance.fr/vite-la-gestion-publique-et-citoyenne-de-leau/
BATAILLES POUR UNE GESTION PUBLIQUE, MULTINATIONALES, LA LOI DE L'ARGENT
VITE LA GESTION PUBLIQUE, ÉCOLOGIQUE ET CITOYENNE DE L’EAU !
Dimanche 30 août, la
multinationale française Veolia a annoncé avoir remis à Engie une offre visant
à lui racheter sa participation dans Suez. Réaction de la Coordination EAU
Île-de-France.
Les derniers soubresauts du monde d’avant
Cette opération devant être
suivi immédiatement d’une OPA (offre publique d’achat) sur les actions
restantes de Suez. Le rachat de l’ensemble est estimé à quelque
10 milliards, auxquels s’ajoute la dette de Suez.
Si son OPA aboutit, Veolia promet de revendre dans la foulée la filiale de Suez
en France consacrée à la distribution et à l’assainissement de l’eau au fonds
d’investissement Meridiam.
Le nouveau champion des PPP à travers le monde
Société de gestion française
créée il y a quinze ans, Meridiam “investit”, selon le sinistre schéma des
partenariats public-privé, dans les infrastructures, de la Finlande au Gabon.
Avec seulement 150 salariés, elle gère 8 milliards d’euros d’actifs placés dans des aéroports, des autoroutes, des hôpitaux, des écoles , ou des fermes éoliennes, à travers le monde, pour le compte de fonds de pension et autres fonds souverains. Ses profits impressionnants ont propulsé en quelques années son PDG Thierry Déau dans le club des plus grandes fortunes françaises.
Sous-couvert de discours sur la
création d’un champion industriel français de taille mondial, le rachat annoncé
détruit définitivement le mythe d’un “modèle français de l’eau” légitimé par l’
ingénierie et un savoir-faire technique de ses entreprises: cette opération
acte le bradage de ce secteur à des opérateurs financiers hors sol
exclusivement motivés par la sécurité et le taux des profits attendus par les
actionnaires des fonds de pensions.
La franchise de Frérot
Reconnaissons ici au PDG de
Veolia le mérite de la franchise: à aucun moment, il n’essaye de nous faire
croire à une prise de conscience des prédateurs des services publics, ni une
reconnaissance de l’obligation de faire prévaloir l’intérêt général dans la
réponse aux besoins humains fondamentaux.
Il ne s’agit plus pour lui que de séduire les marchés financiers,
avec succès, comme en témoigne le bond des
actions Veolia, Engie et Suez dès le lendemain à la Bourse de Paris.
Que faut-il attendre de cette opération pour les usager-es du service de l’eau?
Rien de bon car Veolia est déjà
le numéro 1 des entreprises privées du secteur et l’on voit le résultat !
L’entreprise se comporte mal
vis-à-vis des usagers et pousse à l’augmentation des tarifs :
ainsi Frédéric Van Heems, directeur général de Veolia Eau France, plaidait
lors d’une rencontre parlementaire pour une augmentation de 40% du prix
moyen !
Que faut-il en attendre pour les collectivités locales ?
Rien de bon car Véolia sera
encore plus dominant et le rapport de force sera encore plus au détriment des
élus locaux dans toutes les négociations.
Que faut-il en attendre pour les personnels ?
Rien de bon car le changement
de propriétaire va se faire sur le dos des personnels, par la fusion des
services conduisant à des suppressions d’emplois et par la volonté de baisser
les coûts en réduisant les salaires et e dégradant les conditions de travail,
comme cela se fait à chaque fois.
Les usagers, les élus, les
personnels ont tout à perdre dans ce genre d’opération. Pourtant le
gouvernement reste étrangement silencieux.
Des pouvoirs publics passifs
La passivité des pouvoirs
publics à l’égard de ces manœuvres est inacceptable, le Ministre de l’Économie,
Bruno Lemaire, se bornant à expliquer, comme d’habitude, que « l’État sera vigilant aux engagements que
prendra Veolia ».
Vraiment Il est urgent que les
citoyen-nes et leurs élu-es interviennent dans le débat public pour remettre
les pendules à l’heure du monde d’après :
– Oui, il faut clore au plus
vite l’époque de la gestion privée de tout le cycle de l’eau, pour le faire
passer du statut de victime du dérèglement climatique à celui d’outil essentiel
pour y remédier.
-Oui il faut bannir d’urgence le dispositif des partenariats public-privé (PPP) et notamment des délégations de service public, aussi incompatible et nocif pour la démocratie locale, la satisfaction des droits fondamentaux des humains et la transformation écologique de notre pays.
Veolia, Suez, Saur, sortez de nos corps!