Débat du 18 décembre :
du "eau" niveau !
Lors de sa réunion
publique du 18 décembre, le Collectif Eau pour une Régie publique et les
premiers m3 gratuits a expliqué les raisons qui devraient pousser les élus de
Métropole Européenne de Lille (ex-LMCU) à choisir la régie publique de
distribution, dans le cadre d'une politique de transparence, en y associant les
citoyens et salariés.
Le Collectif
Eau pour une Régie publique et le premiers m3 gratuits a présenté la
situation lilloise, exposé quelques-uns des nombreux contentieux dont
l’évolution de la dette à la baisse (de 55,7 à 8,7 millions d’euros), le rachat
des usines qui n’appartiennent pas au vendeur, le programme d’investissement
actuel dans le réseau pour rattraper le manque d’investissement précédent et
l'opacité dans laquelle tout cela s'est fait.
Jean-Luc
Touly a expliqué le contentieux qui oppose LMCU à la Société des Eaux du
Nord depuis de nombreuses années. En tant que responsable Eau de la fondation
France-Liberté, il a rencontré sur ce sujet, avec Danielle Mitterrand, Pierre
Mauroy dès février 2006. La société des Eaux du Nord était encore une filiale
commune de Suez et de Véolia. Il a souligné le manque de transparence des
médiations faites sous l’égide de Michel Camdessus ex-Président du Fonds
Monétaire International. Il s’étonne des cadeaux faits à la Société des eaux du
Nord et souligne les renoncements successifs de LMCU qui pour finir fait une
croix sur 47 millions d’euros.
Anne Le Strat,
deux mandats à la mairie de Paris. Son travail de mise en régie publique a été
difficile mais a abouti : baisse des factures de 8%, création d’un fond social
et d’un observatoire indépendant de l’eau, harmonisation à la hausse des
conditions sociales du personnel. Elle insiste sur l’importance du couplage
Production – Distribution par le même acteur pour une meilleure maîtrise. Elle
souhaite que les élus de Lille Métropole transforment l’essai en votant pour une
régie de distribution en 2015 faisant suite à la création de la régie de
production de l’eau de Lille Métropole en 2014.
Marc Laimé,
journaliste spécialiste des questions de l’eau a présenté une analyse claire
du marché de l’eau en général et pointe le cas particulier de Lille. Il démontre
qu’en France, la gestion de l’eau est une anomalie démocratique :
surfacturations, dissimulations, absences de contrôle, conflits d’intérêts. Une
opacité qui aboutit à la perte d’autonomie des collectivités locales et qui,
surtout, participe à la crise de confiance dans la classe politique. Lille en
cela est un festival de contentieux, presque toutes les juridictions ont été
saisies. Il insiste pour que les citoyens et salariés soient associés aux
orientations et aux grands choix concernant la question de l’eau.
Sylvianne
Delacroix (association des élus communistes et républicains) et Jérémie
Crépel (EELV)
Chacun a réaffirmé
la volonté de leur groupe de défendre le retour en régie. L’eau doit être
préservée des intérêts marchands. L’un insistant sur le fait qu’il est urgent
que la gouvernance de la gestion de l’eau redonne le pouvoir aux citoyens.
L’autre rappelant que c’est par la mobilisation que les choses ont commencé à
évoluer à Lille et que cette mobilisation doit se poursuivre.
Quelques phrases clés :
- Il faut une synergie entre la production et la distribution. Un seul opérateur ! (A. Le Strat)
- Dans les appels d’offres, il n’y a jamais concurrence entre les opérateurs privés. (A. Le Strat)
- Un observatoire permet d’avoir accès à l’information. C’est incontournable ! (M. Laimé)
Quelques points à garder en
mémoire :
- Ce sont les avocats de Véolia qui ont défendu LMCU contre Suez !
- Pour justifier le retard des travaux d’entretien du réseau, les Eaux du Nord avance la création de 100 emplois alors qu’ils en ont détruits 150 !
- Suez qui jure ne rien devoir à LMCU, lui verse aussitôt un chèque de 60 millions d’euros.
- Quand il reste 55 M€ à récupérer, LMCU n’en réclame plus que 8,7 !
Dans la salle :
- A noter la présence dans la salle d’un représentant de la Fédération des Exploitants de l’Eau, Tristan Matthieu, cadre de Véolia. Il trouve que les pertes par fuites sont somme toute raisonnables. C’est vrai que chaque litre perdu ne coûte pas cher à distribuer, encore moins à retraiter. Il sera pourtant facturé aux usagers comme les autres.
- Le Fondateur d’Eau Secours-Lille,
Eric Darques, a rappelé les raisons de son engagement et de son dépôt de plainte
qui a précédé la création du Collectif et l’action demandant le retour total en
régie. Une plainte au Pénal sur la dette initiale de 156 millions d’euros est
toujours en cours
- Les membres de Gens d’Hellemmes ont expliqué leur démarche qui a débouché sur l’adoption d’un vœu à l’unanimité par le Conseil Communal d’Hellemmes : une régie publique de distribution et les premiers litres gratuits par habitants.
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