jeudi 13 novembre 2014

La perte d'une source de profit pour Suez

La perte d'une source de profit pour Suez

 
 



En faisant appel du rejet de son recours au Tribunal Administratif (TA),  Suez entame un nouveau bras de fer avec Lille Métropole Communauté  Urbaine. Pour nous, Suez vise:

    -  soit à être remis en course face à Véolia, et ne pas lui céder son  marché le plus juteux,
     - soit à toucher de fortes indemnités, après un long parcours  procédurier face à LMCU, afin de récupérer une partie des sommes versées  pour rembourser partiellement la dette due à LMCU.

De toute façon, ce seront les usagers et les citoyens qui trinqueront. Cet  acharnement ne peut s'expliquer que par la rente extrêmement rentable que  constitue le marché lillois de la distribution de l'eau pour les  multinationales et leurs actionnaires. En effet, ce sont des millions  d'euros que Suez et Véolia ont soustrait des factures des usagers pendant  26 ans, de 1985 à 2011 et au-delà:

    -  une dette d'au moins 115 millions, dont on n'a pas fini de parler du  remboursement partiel,
     - un taux de fuite de 20% (soit 32 litres / jour / habitant),
     - plus de 40% des compteurs qui ont dépassé leur durée de vie  contractuelle,
    - des retards pris dans le renouvellement du réseau, que les usagers  vont devoir financer.




Tout accord qui serait signé entre LMCU et Suez visant à réduire le reste  de la dette due nous montrera que ce n'est pas le sens de l'intérêt  général qui guide les acteurs du marché lillois de l'eau.


Il est grand temps de cesser ce gaspillage. Seule la création d'une véritable Régie Publique de l'eau permettra de gérer l'eau à son juste  prix, à prix coûtant, au profit de tous. L'eau gérée en régie publique  coûtera moins cher aux usagers, les élus de LMCU le savent.




Ce contexte exceptionnel, non recevabilité de la proposition de la SEN,  Véolia seul en course déséquilibrant les négociations, crée un contexte  unique pour que les élus communautaires prennent une décision historique  en faveur des leurs concitoyens : le retour en régie publique de production et de distribution d'eau potable ainsi que la mise en place  d’une gestion de l’eau en lien avec les citoyens.


Une possibilité historique nous est offerte. Les élus qui opteraient pour  cette perspective,  riche d'avenir, en sortiraient véritablement grandis.  Il ne faut plus hésiter!


L'eau est un bien commun de l'Humanité, c'est un bien vital, ce n’est pas  une source de profit.


Le Collectif Eau pour une Régie publique et les premiers m3 gratuits

Le 07/11/2014

vendredi 17 octobre 2014

conseil communautaire : à qui profite le crime ?


Eau : à qui profite le crime ?

ho ho eau…
 
L’opacité prévaut toujours dans le dossier sulfureux de la DSP de distribution de l’eau. Négociations étranges avec des partenaires douteux, stratégies puériles pour gagner du temps, flous non artistiques dans le statut des salariés et oubli incompréhensible d’une dette de 55 millions, le dossier part vraiment à vau l’eau...  

Breaking News ! La semaine dernière nous a réservé un sacré rebondissement dans le dossier de l’eau.

Nous apprenions que Lille Métropole déclarait irrecevable l’offre de Suez / Société des Eaux du Nord et entamait des négociations dans le cadre de la DSP distribution d’eau exclusivement avec Veolia.

 

Veolia, un patron voyou !

Suez écarté (que personne ne regrettera), nous nous sommes penchés sur le pedigree de Veolia. Rien de bien réjouissant. Cette multi nationale licencie à tour de bras. Pas moins de 2 200 départs volontaires en 2014. En cas d’obtention de la DSP distribution d’eau, les salariés SEN sont repris d’office mais leurs acquis sociaux ne sont pas garantis dans la durée. Au bout de 15 mois, l’exploitant peut appliquer la convention collective (moins protectrice que l’accord d’entreprise actuellement en vigueur à la SEN) ou imposer un accord d’entreprise au rabais. Du déjà-vu, notamment à la station d’épuration de Marquette, dont le marché d’exploitation a été remporté par... Veolia. Et surtout elle possédait la moitié des parts de la SEN jusqu’à la fin des années 90. Elle était donc partie prenante dans l’affaire des provisions inemployées…

 



Distribution d’eau : stopper l’engrenage infernal

Toute cette affaire semble réglée comme du papier à musique. On nous annonce une délibération pour la fin décembre. Nous pouvons, dès à présent, vous livrer les « éléments de langage » de l’autorité territoriale qui risquerait de justifier le choix d’une DSP :

« Il est trop tard pour passer en régie et c’est trop compliqué» : urgence qu’on aura volontairement créée en laissant traîner la décision ; 

« La différence de prix est minime» : l’exploitant aura cassé les prix à court terme pour obtenir le
marché, en misant sur les économies qu’il pourra dégager par la casse du statut des salariés SEN, un grand classique des marchés publics qui ne trompera que ceux qui voudraient bien l’être.

 
« On n’a pas les ressources en interne ». Sans commentaires.

La CGT défend, au contraire, le choix d’un retour en régie. Ce choix, nous l’estimons possible et souhaitable, voici pourquoi. La question des délais de mise en œuvre peut être aisément réglée au pire par une DSP de transition d’un à deux ans ou par des marchés d’exploitation de transition. Les élus de Lille Métropole feraient une double erreur en renonçant au choix d’une régie publique de l’eau : ils feraient un choix idéologique, celui de la défense des intérêts des actionnaires. Leur rémunération serait préservée au détriment de celle des salariés SEN.

Ils feraient un choix dangereux à moyen terme pour les usagers de Lille Métropole. En effet, le modèle économique des multi nationales de l’eau est entré en crise depuis la vague de retours en régie constatée en France depuis plusieurs années. La SAUR (filiale de Bouygues) est en très mauvais point, les activités eau de Suez et Veolia ont failli fusionner l’an dernier et ces entreprises utilisent quotidiennement leurs salariés comme variable d'ajustement...
 
 

Régie de production d’eau : vigilance sur les statuts !

Au-delà du choix à venir sur le mode de gestion de la distribution d’eau, nous sommes profondément inquiets face à ce qui nous semble être un niveau d’impréparation et un manque de portage politique de Lille Métropole sur le dossier du retour en régie de la production d’eau. Se pose la question du statut des salariés, pour partie de LMCU (une trentaine) et pour partie issus de la SEN (70 à 80). La CGT a des propositions ! Nous revendiquons la conclusion d’un accord d’entreprise permettant de faire converger les statuts et rémunérations des salariés SEN et LMCU ainsi que des futurs recrutés. Cet accord doit prévoir des grilles indiciaires permettant de donner lisibilité et évolution aux futurs salariés de la régie de production d’eau. Enfin, les conditions de rémunération et les statuts doivent être garantis collectivement ; nous ne tomberons pas dans le piège de l’individualisation des rémunérations !

Dette SEN : de qui se moque-t-on ?

Nous nous étonnons du silence assourdissant entourant le règlement du litige avec la SEN sur les provisions inemployées. Petit rappel des faits : Lille Métropole avait chiffré le montant surfacturé aux usagers (pour des travaux non effectués) à 115 millions d'euros. Là-dessus, la SEN avait reconnu (en juin 2013) devoir au moins 60 M€ qu’elle avait gagés sur ses équipements de production à hauteur de 53 M€ (que les usagers avaient déjà payés pour une large part dans leurs factures d’eau).

 

Le solde sur le litige, 55 M€ tout de même, devait être tranché par un expert du Tribunal Administratif. Depuis, plus de son, plus d’image. Lille Métropole aurait-elle passé aux oubliettes cette coquette somme ? Un choix surprenant en cette période de disette budgétaire…

 

CGT Lille Métropole

mercredi 8 octobre 2014

Communiqué de presse : et la dette dans tout ça ?


 
COMMUNIQUE DE PRESSE

 


Et la dette dans tout ça?
 

Suez est éliminé, reste Véolia ou l’option Régie publique pour la partie Distribution et Réparation du réseau d'eau de Lille Métropole Communauté Urbaine.  

En 1997, la Chambre Régionale des Comptes révélait que de 1985 à 1997, 145 millions d’euros ont été prélevés sur les factures d’eau sans pour autant que les travaux correspondant aient été faits. La Société des Eaux du Nord était alors filiale à 50/50 de Véolia et Suez.  

Plus tard la loi européenne sur la concurrence a interdit ce genre de filiale. Les multinationales se sont donc réparties autrement le marché: Lille revient alors à Suez.

 Choisir Véolia aujourd'hui, c’est choisir l'un des deux acteurs qui amena au bilan catastrophique que l’on connait:
- un taux de fuite de 20%, soit 32L / J/ Habitants par manque d’investissement dans le réseau (taux de renouvellement: 0,73 sur 30 ans, soit une durée de vie des tuyaux de 137 ans, alors que la durée de vie de ceux-ci est entre 40 à 80 ans)
- et surtout une dette qui de médiations en arrangements a été réduite à 115 millions d'euros. Il reste aujourd'hui sur ce montant encore 55 millions d’euros dus.  

 
 
 
Nous nous étonnons de ne plus entendre parler de cette dette. Qu’en est-il de celle-ci? A-t-elle disparu avec l'élimination du postulant Suez?  

Nous ne pouvons croire que LMCU aurait renoncé à une dette qui correspond à 3 ans de renouvellement du réseau au tarif facturé par la Société des Eaux du Nord? Les usagers devront-ils payer sur leur facture le manque à gagner?  

Pour nous, seule la création d’une véritable Régie publique de l’Eau impliquant les citoyens répondra aux enjeux actuels et futurs. Cette solution permettra de produire l’eau à prix coûtant, en faisant payer le prix juste aux usagers, à l’instar de la Régie publique de production que LMCU vient de créer.  

C’est pourquoi nous invitons les citoyens à se rassembler devant LMCU le vendredi 10 octobre à 16h30 avant le prochain Conseil de Communauté pour affirmer leur volonté de création d'une régie. Ils peuvent également signer la pétition du Collectif Eau pour une Régie publique et les premiers m3 gratuits.  

Pour le collectif Eau pour une Régie publique et les premiers m3 gratuits

 Pierre-Yves Pira

 

 

mardi 16 septembre 2014

Petit tour d'été de la France aquaphile, qui résiste à la finance et à la marchandisation de nos biens communs ….

 Un tour de France très désaltérant

Petit tour d'été de la France aquaphile, qui résiste à la finance et à la marchandisation de nos biens communs ….

 

Tous nos dirigeants, à tous les étages, ont-ils définitivement courbé l'échine face aux appétits de dividendes et à la vampirisation de tous nos services publics ? On pourrait le craindre, au spectacle des pantalonnades et acoquinements de ceux qui se partagent les faveurs des médias... Et si, en plus, on pense que, pendant la trêve estivale, se poursuivent les négociations des traités secrets visant à nous ligoter définitivement aux totems du dieu commerce, notre moral ressemblera aux bulletins météo de notre époque de dérèglement climatique.

Allons, bonnes gens, n'en restons pas aux injonctions du CAC 40 et de ses p'tits soldats dociles. Pour ceux qui en ont la chance, profitons cet été de nos déambulations de forêts en collines, de villages en métropoles, au fil de la France du courage et du goût d'en découdre avec les puissances d'argent,  la France de celles et ceux qui préfèrent les chemins buissonniers de l'autogestion de nos biens communs aux autoroutes à péages formatées par les  études de marchés.
A l'encontre du discours dominant, la gestion de l'eau potable sans but lucratif, petit à petit, brin par brin, continue à tisser sa toile de solidarité à travers notre territoire. Une toile aux allures de patchwork, plus ou moins chatoyante, mais qui, s'avère solide et durable, capable de résister aux intempéries budgétaires qui secouent les collectivités locales. 
Où que vous partez, vous en croiserez sûrement quelque uns de ses tisserand(e)s sur votre route. Voici quelques uns de leurs repères. Leur liste s'est tellement étendue ces dernières années que ce petit inventaire est assurément incomplet , il ne tient qu'à vous de le compléter.
Et surtout, au retour, pas question de les ranger au placard des souvenirs nostalgiques de vacances dépaysantes. En les croisant, profitons-en pour faire le plan de révolte et d'énergie pour rejoindre cette grande marée.

En 20 ans, en France, déjà plus de 5 700 000 d'habitants et leurs élus ont découvert, redécouvert ou pris la décision de retrouver demain, le plaisir de déguster une eau potable à l'arôme de la liberté reconquise.... Pourquoi pas nous ???? 


Les retours en régie depuis 20 ans avec baisse de tarif de 15 à 30 %

  • Tursan (42 communes des Landes et Pyrénées atlantiques) en 1995
  • Alès (1998) 41 000 habitants
  • Grenoble et 3 communes voisines (2000) pour 182 000 habitants
  • Chatellerault et Naintré en 2007 pour 38 000 habitants (portant à 90 % la population de la Vienne bénéficiant d'une distribution publique)
  • Cournon d'Auvergne en 2007 pour 20 000 habitants
  • Le Syndicat intercommunal Durance-Lubéron (1997, après 42 ans de contrats avec la Lyonnaise) pour 61 000 habitants.
  • Varages (Var) en 2003
  • Castres (Tarn) en 2003 : 96 M€ économisés, pour 43 000 habitants
  • Lanvollon-Plouha (Côtes d’Armor) en 2005 (15 000 habitants)
  • Cherbourg, (2005), avec un prix stabilisé, et des investissements dans un assainissement écologique, pour 85 000 habitants
  • Neufchâteau (Vosges) pour 6800 habitants
  • Venelles (Bouches-du-Rhône) pour 8200 habitants
  • Tournon-sur-Rhône (Ardèche) pour 10 700 habitants
  • Embrun (Hautes-Alpes), 6 400 habitants
  • Fraisses (Loire) en 2002 pour 3900 habitants
  • Belley (Ain) en 2008 pour 8 800 habitants
  • Annonay (Ardèche) en 2009 pour 17 300 habitants
  • La Communauté d’agglomération de Rouen en 2010. Au 1er janvier 2012, la CREA a étendu sa régie publique de l’eau à 11 nouvelles communes. Ainsi, avec 179 000 abonnés soit 440 000 habitants, la régie publique de l’eau, appelée Eau de la CREA est l’une des plus importantes de France
  • Paris en 2010 pour 2 250 000 habitants avec une baisse du prix de 8 %
  • Digne les Bains, en 2009 pour 17 500 habitants
  • Ondres, Tarnos, Boucau, Saint-Martin-de-Seignanx (Landes) en 2011 pour 29 000 habitants
  • Viry-Châtillon (Agglomération des lacs de l'Essonne) en 2011 et décision pour Grigny en 2017 pour 59000 habitants,
  • Saint-Malo, en 2012, pour 45 000 habitants
  • Saint-Jean de Braye (Loiret) en 2012 pour 19300 habitants,
  • Brest Métropole Océane passée en gestion publique (SPL) au 1er janvier 2012 pour les 220 000 habitants de la métropole mais aussi 60 000 habitants de communes voisines
  • Evry-Centre-Essonne en Essonne (116 000 habitants) en 2013,
  • Saint Pierre des Corps (15 000 habitants) en 2013
  • Valence (63 000 habitants) en 2014
  • Aubagne et La Penne-sur-Huveaune (52 000 habitants) en 2014