lundi 29 décembre 2014

Débat du 18 décembre : du "eau" niveau !



Débat du 18 décembre :

 du "eau" niveau !







Lors de sa réunion publique du 18 décembre, le Collectif Eau pour une Régie publique et les premiers m3 gratuits a expliqué les raisons qui devraient pousser les élus de Métropole Européenne de Lille (ex-LMCU) à choisir la régie publique de distribution, dans le cadre d'une politique de transparence,  en y associant les citoyens et salariés.
 
 
 
Le Collectif Eau pour une Régie publique et le premiers m3 gratuits a présenté la situation lilloise, exposé quelques-uns des nombreux contentieux dont l’évolution de la dette à la baisse (de 55,7 à 8,7 millions d’euros), le rachat des usines qui n’appartiennent pas au vendeur, le programme d’investissement actuel dans le réseau pour rattraper le manque d’investissement précédent et l'opacité dans laquelle tout cela s'est fait.
Jean-Luc Touly a expliqué le contentieux qui oppose LMCU à la Société des Eaux du Nord depuis de nombreuses années. En tant que responsable Eau de la fondation France-Liberté, il a rencontré sur ce sujet, avec Danielle Mitterrand, Pierre Mauroy dès février 2006. La société des Eaux du Nord était encore une filiale commune de Suez et de Véolia. Il a souligné le manque de transparence des médiations faites sous l’égide de Michel Camdessus ex-Président du Fonds Monétaire International. Il s’étonne des cadeaux faits à la Société des eaux du Nord et souligne les renoncements successifs de LMCU qui pour finir fait une croix sur 47 millions d’euros.
Anne Le Strat, deux mandats à la mairie de Paris. Son travail de mise en régie publique a été difficile mais a abouti : baisse des factures de 8%, création d’un fond social et d’un observatoire indépendant de l’eau, harmonisation à la hausse des conditions sociales du personnel. Elle insiste sur l’importance du couplage Production – Distribution par le même acteur pour une meilleure maîtrise. Elle souhaite que les élus de Lille Métropole transforment l’essai en votant pour une régie de distribution en 2015 faisant suite à la création de la régie de production de l’eau de Lille Métropole en 2014.
 
 
Marc Laimé, journaliste spécialiste des questions de l’eau a présenté une analyse claire du marché de l’eau en général et pointe le cas particulier de Lille. Il démontre qu’en France, la gestion de l’eau est une anomalie démocratique : surfacturations, dissimulations, absences de contrôle, conflits d’intérêts. Une opacité qui aboutit à la perte d’autonomie des collectivités locales et qui, surtout, participe à la crise de confiance dans la classe politique. Lille en cela est un festival de contentieux, presque toutes les juridictions ont été saisies. Il insiste pour que les citoyens et salariés soient associés aux orientations et aux grands choix concernant la question de l’eau.
Sylvianne Delacroix (association des élus communistes et républicains) et Jérémie Crépel (EELV)
Chacun a réaffirmé la volonté de leur groupe de défendre le retour en régie. L’eau doit être préservée des intérêts marchands. L’un insistant sur le fait qu’il est urgent que la gouvernance de la gestion de l’eau redonne le pouvoir aux citoyens. L’autre rappelant que c’est par la mobilisation que les choses ont commencé à évoluer à Lille et que cette mobilisation doit se poursuivre.
 
Quelques phrases clés :
  • Il faut une synergie entre la production et la distribution. Un seul opérateur ! (A. Le Strat)
  • Dans les appels d’offres, il n’y a jamais concurrence entre les opérateurs privés. (A. Le Strat)
  • Un observatoire permet d’avoir accès à l’information. C’est incontournable ! (M. Laimé)
Quelques points à garder en mémoire :
  • Ce sont les avocats de Véolia qui ont défendu LMCU contre Suez !
  • Pour justifier le retard des travaux d’entretien du réseau, les Eaux du Nord avance la création de 100 emplois alors qu’ils en ont détruits 150 !
  • Suez qui jure ne rien devoir à LMCU, lui verse aussitôt un chèque de 60 millions d’euros.
  • Quand il reste 55 M€ à récupérer, LMCU n’en réclame plus que 8,7 !
 
 
 
Dans la salle :
  • A noter la présence dans la salle d’un représentant de la Fédération des Exploitants de l’Eau, Tristan Matthieu, cadre de Véolia. Il trouve que les pertes par fuites sont somme toute raisonnables. C’est vrai que chaque litre perdu ne coûte pas cher à distribuer, encore moins à retraiter. Il sera pourtant facturé aux usagers comme les autres.
  • Le Fondateur d’Eau Secours-Lille, Eric Darques, a rappelé les raisons de son engagement et de son dépôt de plainte qui a précédé la création du Collectif et l’action demandant le retour total en régie. Une plainte au Pénal sur la dette initiale de 156 millions d’euros est toujours en cours
    • Les membres de Gens d’Hellemmes ont expliqué leur démarche qui a débouché sur l’adoption d’un vœu à l’unanimité par le Conseil Communal d’Hellemmes : une régie publique de distribution et les premiers litres gratuits par habitants.

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